Il y a 1 an jour pour jour, le vélo est devenu mon principal mode de transport pour un trajet aller-retour quotidien de 8.5km. C’est l’heure du bilan, qui ne vous cachera rien des hauts et des bas de ce mode de transport au quotidien sur Dunkerque.
Pu d’essence donc pu de dépenses!
Certes, à vélo on ne passe plus à la pompe à mazoute… (mais on a toujours une pompe!) Mais un vélo tout comme une voiture, ça s’entretient. En dehors de l’achat du vélo (et d’une charrette quand vous avez des enfants ou d’un vélo cargo) qui furent de 500€ et de premiers équipements (casques pour 2 enfants et 1 adulte, antivol, manteau) pour 100€, il reste des dépenses annuelles d’entretien qui en 1 an se chiffrent à 43.40 €.
Petit récapitulatif des dépenses:
2€ des piles AAA pour mes phares (5 nécessaires, il en reste pour l’automne 2019)
4€ un boîtier clignotant rouge à rajouter sur la charrette
3.5€ pour un kit rustine (idem il m’en reste pour de futures crevaisons)
8€ lubrifiant pour chaîne et dérailleur
2.90€ lot de démonte pneu (réutilisable)
23€ pour une selle bien plus confortable
A cela vous devez ajouter de l’équipement vestimentaire selon les saisons et à renouveler selon l’usure. L’année prochaine je devrais sûrement réinvestir dans un manteau (40€) et des gants d’hiver (premier prix correct 17€)
Autre usure importante à prévoir l’année prochaine: les pneus de la charrette et les plaquettes de frein avant-arrière du vélo.
Le bilan financier est plus qu’honorable (moins de 650€ toutes dépenses confondues) quand on sait que le coût moyen d’un véhicule par an est estimé à 4000€…
100% des déplacements à vélo??
Non. Je me suis faite conduire les jours de tempêtes (3-4 jours en tout), après une entorse à la maison (30 jours), les jours de migraine (2-3 jours), etc..
Non, j’ai pris la voiture familiale les jours avec multiples rendez-vous, des gros ravitaillements alimentaires…
Pour moi prendre la voiture revenait à:
un besoin logistique (des trajets nombreux et supérieurs à 10km sur un court laps de temps)
un besoin de sécurité lors des journées de tempêtes (quand météo France vous annonce que la région est en jaune ou orange, restez chez vous si vous le pouvez)
une vision réaliste (comment transporter un meuble qui fait 4 fois mon poids avec ma petite charrette?)
Et OUI j’ai aussi eu des moments de flemme. Avoir le temps et le beau temps pour emmener les enfants en vélo mais préférer la voiture pour le confort (emmener la poussette, des jouets, ne pas transpirer, ne pas être trempée ou frigorifiée). Je me souviens de la remarque de mon frère comme quoi je serai parfois tentée de prendre la voiture les jours de pluie. Sauf que j’ai vendu ma voiture. Donc la tentation a souvent eu lieu durant les congés ce qui a limité les dégâts.
Mais en terme de bilan, pour des petits déplacements, pour les aller-retour au travail, pour les balades avec les enfants je privilégie au maximum le vélo. Ce qui a tout de même fait en 1 an plus de 1500km (je ne saurai donner un chiffre exact car je n’ai pas de compteur mais vous avez là la somme de mes trajets habituels). Pour les curieux presque prêts à sauter le pas… ça représenterait 168.75€ pour une voiture essence qui consomme 7.5L au 100 et un prix au litre de 1.50€. Et ça c’est juste la partie essence.
C’est Bio c’est Beau (c’est bobo)
J’ai fait le choix d’un vélo fabriqué en France (ce qui représente un coût supplémentaire à l’achat). Mais j’ai importé la charrette ne trouvant rien d’équivalent pour le même prix en France. Donc, dans une démarche de Développement Durable, je passe beaucoup de voyants au Vert (santé, pollution, consommation locale) mais certains dans le rouge (suremballage à la livraison, matériel pour le vélo souvent issu de la pétrochimie). Pour rappel, j’ai hésité au début entre manuel et électrique. A rebours je ne regrette pas du tout de ne pas avoir pris électrique (il faut recharger, l’effort n’est pas considérable en dehors d’un jour de grand vent, et on a beau prendre un contrat « électricité verte », la majorité de l’électricité fournie en France reste issue de centrales nucléaires alors… vert fluo mais pas vert gazon!
J’entends dire que c’est « un mode de vie » genre « pour les riches bobos en manque d’expérience ». Dans la médiatisation ce sont souvent des « familles bobo » qui sont choisies. Ils parlent bien, ils présentent bien. Mais Soyons réalistes: on prend le vélo quand on n’a pas les moyens (et que le bus ne nous plaît pas ou ne propose pas des horaires adaptés à notre métier). On prend le vélo quand on n’a pas le permis. Ou parce qu’on aime tout simplement le vélo. Puis un jour on a les moyens de se payer une voiture, du confort, du luxe! C’est normal de vouloir améliorer sa vie. Et puis un autre jour (ou pas selon notre volonté de voir le monde dans sa globalité sociale, durable et économique) on se dit « merde je passe du temps dans cette voiture, je mets beaucoup d’argent dans cette voiture, je bosse pour cette voiture, je ne pars par en vacances à cause de cette voiture, je mets autant de litres de pétroles pour nourrir cette voiture, punaise je pollue autant avec cette voiture!! » (oui je la fais courte mais ce furent mes premières réflexions). A vélo cette année j’ai évité de remplir une baignoire d’essence pour aller au travail. Et bien rien que ça ‘est une fierté et pas besoin d’être bobo écolo pour se lancer des fleurs. C’est un geste à mon échelle.
Promenade de santé
Alors oui… et non.
Je fais du sport quotidiennement et ça se ressent sur la forme, l’humeur (moins stressée en arrivant au travail, moins à suivre la montre car je pars un peu plus tôt pour pédaler plus cool). Mais je suis toujours effrayée par ce panneau qui indique la qualité de l’air à Dunkerque. Après une petite recherche, Dunkerque ce fut:
251 jours modérément pollués. 36 jours fortement pollués… soit 287 jours sur 365 *. Que nous soyons à vélo, à pieds ou en voiture/bus nous respirons les particules et autres cochonneries. Et encore, il paraît que la pollution est plus concentrée dans l’habitacle d’un véhicule… dois-je m’estimer moins exposée à vélo?? Pour dire, j’ai tout de même réfléchi à l’achat d’un masque anti-pollution pour les jours de pic (ça devient grave à ce niveau là je trouve).
Des contraintes:
Les premières fois je me suis faite avoir… il faut penser à du change les jours de forte pluie ou une tenue spéciale.
A vélo seul ou avec la charrette, nous avons tout de même une faible capacité de transport . Les enfants ou les courses, il faut choisir! J’exagère mais au moins nous réfléchissons à ce que nous devons ou non acheter, cela limite les achats impulsifs.
Attacher son vélo (là je parle avec la charrette) est parfois contraignant: trouver un point d’ancrage officiel (pas toujours signalé ou en nombre insuffisant), trouver un espace adapté aux vélos hors-normes (vélo cargo, charrette ou remorque). De même les mentalités en France ne sont pas celles des Pays-Bas, aussi mettons nous plusieurs anti-vols (un peu comme ceux qui ont une alarme pour leur voiture, un traceur GPS, qui mettent une barre pour bloquer le volant et s’ils le pouvaient mettraient un sabot… le tout pour 20mn de courses).
Du plaisir…
Les enfants ADORENT ce mode de transport (même en plein hiver car ils sont assis avec des plaid et voient l’extérieur. Quand les pistes cyclables sont arborées c’est un peu plus de bonheur).
J’ai découvert un mode de transport peu stressant (je ne nierai pas que les travaux, l’absence de piste cyclable à certains endroits et des automobilistes grincheux et en retard le matin, cela crée du stress ou de la contrariété) où je peux dire bonjour aux autres cyclistes ou piétons, regarder la verdure, profiter du calme tout en entendant les enfants derrière moi.
To be continue??
OUI OUI OUI! Même si ma ville offre à présent un réseau de bus 100% gratuit tous les jours, je préfère le vélo et sa liberté, son sport, sa détente, sa solitude apparente. Le bus ce sera la solution pour les jours de tempête!
Même si certains nouveaux aménagements cyclables sont saugrenus (non mais architectes et ingénieurs de l’urbanisme, prenez un vélo et faites le tour de vos parcours… le poteau au milieu du chemin, le temps d’attente de plus de 6mn quand les voitures attendent 2mn max, la bordure qui remonte au milieu de l’emplacement de la piste qui est déjà étroite et délimitée par des poteaux, les pistes qui s’arrêtent ou commencent dans le néant, les montées dignes de l’ascension du Mont Ventoux ou des virages au marquage au sol à 90°, des rues à double-sens cyclable où 1 voiture+ 1 vélo ne passent pas en même temps… en fait je pourrais écrire un autre article « photos pour rire » à l’appui!)
En espérant que ce bilan en motivera d’autres à passer le cap (en bus ou en vélo). Au plaisir de vous croiser un jour à vélo!
*calcul fait moi-même le 02/06/2018 via le site https://air.plumelabs.com/fr/live/dunkerque où, lorsque l’air est modérément pollué le nuage vous fait un sourire…